L'ISEP de Bignona a accueilli une nouvelle cohorte d'étudiants en agriculture, en préservation de l'environnement. L'amphithéâtre de rentrée tenue en cette occasion, après près de quatre mois de vaccination, le 4 février dernier, a été une occasion de sensibiliser les nouveaux étudiants sur les réalités de l'institut et de lancer un plaidoyer à la jeunesse et aux autorités sur la migration clandestine.
Darro Tall, présidente du Collectif des apprenants de l'ISEP, après un message de sensibilisation et d'intégration des nouveaux de la 6e promo sur les attentes durant les deux ans au sein de cet institut, a tiré un bilan positif de cet amphi de rentrée. Elle a saisi cette occasion pour lancer un message à ses camarades et aux jeunes du pays sur la migration irrégulière, en décryptant les opportunités qui leur sont offertes avec cette formation.
" J'invite mes camarades jeunes à bien réfléchir avant de quitter le pays, particulièrement ici en Casamance. Il y a énormément de ressources. L'agriculture et porteuse dans cette zone. Il y a de l'eau disponible gratuitement, parce qu'il pleut. On peut réussir ici. Au lieu d'aller en Espagne ou partir dans d'autres pays, on peut faire nos projets, chercher des financements et gérer ", a martelé Darro Tall. Elle invite les autorités à encourager et favoriser la formation des jeunes, et accroître les opportunités de valoriser leurs savoir-faire au pays pour freiner l'exode.
Pour Darro Tall, les ISEP peuvent jouer ce rôle de promotion de l'emploi et l'employabilité des jeunes dans leurs terroirs, si le minimum est assuré par les autorités.
Victor Diatta, qui a conduit les activités de démarrage de l'année 2024-2025, en tant que directeur sortant de l'ISEP, a abondé dans le même sens. "Aujourd’hui, ce que les gens cherchent en Espagne, c'est ce que le Sénégal veut développer ici. Vous êtes en train de vous bousculer pour aller récolter des fruits en Espagne et pourtant nous avons de la terre. Les Espagnols n'ont même pas un relief qui leur permet de faire une agriculture d'envergure. Ils ont un relief vallonné, alors que nous, nous avons un relief plat où l’on peut faire beaucoup de choses", a-t-il révélé. Selon lui, il ne manque que la formation, pour avoir des jeunes qualifiés dans l'agriculture, l'agro-industrie, l'élevage, et développer l'auto-emploi".
L'ISEP, un tremplin pour la résorption du chômage des jeunes
Après un an passé à la tête de l'ISEP, l'ancien maire de Kafountine, qui va passer la main, reste convaincu que l'institut peut être un levier de développement de la Casamance et du Sénégal : "Le cœur de métier de l'ISEP, c'est des activités agricoles, des activités liées à l'environnement, tout ce qui est économie verte. À mon avis, si l’on travaille, d'ici 15 à 20 ans, on peut avoir un impact positif de ce que l'ISEP a apporté au niveau de la région. Les jeunes qui sont en formation sont en train de comprendre qu'il y a beaucoup de potentialités et qu'ils peuvent réussir en s'appuyant sur les réalités du milieu : l'agriculture, l'élevage, l'environnement..."
Victor Diatta n'a pas manqué de faire un clin d'oeil aux maires pour capter les sortants de l'ISEP formés en gestion durable des écosystèmes naturels (GDEN). Pour lui, les communes ont besoin d'avoir des cadres moyens dans certains secteurs.
Rappelons que l'année dernière, l'ISEP de Bignona a certifié 291 étudiants.
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